MAG+ : Ecoles sur scène

Biarritz Magazine : En quoi est-ce important selon vous d’initier le jeune public à l’expérience littéraire ?

Claire Borotra : Je crois que « lire est une des chances et des richesses les plus grandes que l’être humain puisse connaître. On gagne en curiosité, capacité d’analyse, empathie, quand on lit. On enrichit son vocabulaire et donc sa capacité à exprimer son point de vue et ses émotions.
Je crois même que ça aide à résoudre les conflits autrement que par la violence, car lire vous donne des outils, des mots pour comprendre l’autre et expliquer votre point de vue. »  
C’est vous dire à quel point j’y crois !!!

C’est un voyage de lire, dans le temps et dans l’espace, offert à tous, il y a des bibliothèques quasiment partout. Il faut juste faire découvrir aux enfants le plaisir de lire afin qu’ils deviennent un jour des adultes lecteurs. C’est ce que font les enseignants au quotidien mais en intervenant ponctuellement, de l’extérieur, nous surprenons les enfants sur un terrain inconnu. Nous sommes à une époque où l’écran a pris une place dévorante alors essayer de promouvoir la lecture auprès des plus jeunes me semble essentiel.

BM : Vous convoquez avec cette action de nombreux acteurs de la culture - Théâtre des Chimères, le metteur en scène Xavier Gallais ou l’autrice Pauline Alphen. Comment et pourquoi les avez-vous choisi?

CB : Le festival l’invitation aux voyages, depuis 6 ans qu’il existe, est devenu une grande famille. Autour de Patrick Seguillon, Anne Rotenberg et moi même évoluent beaucoup d’artistes, d’auteurs, de talents qui constituent la richesse du festival et qui ont envie de défendre la culture à Biarritz. Xavier Gallais est là tous les ans au moment du festival d’Octobre, il nous a suivis naturellement sur les actions culturelles.
Il est professeur au conservatoire de Paris alors il a l’habitude d’être pédagogue, le travail qu’il a fait avec les enseignants et la classe Chat Jean Rostand était passionnant. Relier histoire de l’art, écriture et théâtre autour du tableau du radeau de la méduse a généré beaucoup d’émotions. Pauline Alphen, les Chimères, les choix se sont faits naturellement : ce sont des personnes talentueuses, engagées et doublées d’une formidable humanité, condition désormais indispensable pour travailler ensemble selon mes critères de vie.

BM : Qu’avez-vous conclu de cette expérience ? Les réactions du jeune public vous ont-elles surprise ?

CB : Lors de la battle des livres, j’ai été bouleversée par tous ces élèves qui ont surmonté courageusement leur peur pour venir parler d’un livre qui leur était précieux, qui les avait aidés, pour convaincre les autres de le lire. Ils nous ont livré de bribes d’intimité : la maladie, le harcèlement, le rejet, les maths même … tant de sujets ont pu ainsi être abordés ! Tout en leur transmettant quelques outils de prises de parole en public qui leur serviront toute leur vie. 
Le livre comme lien entre les êtres, comme outil d’évasion et de liberté, comme un territoire commun à partager… il méritait bien d’être fêté ce livre.