
Expression des groupes de l'opposition
Espace dédié à l'expression de l'opposition municipale élue au sein du Conseil Municipal de Biarritz -. Ces propos sont publiés sous la stricte responsabilité de leurs auteurs (loi sur la démocratie de proximité 27/02/2002).
2023
Consultez l'expression des groupes politiques en version PDF
BIARRITZ NOUVELLE VAGUE
Guillaume Barucq
VILLA FAL : LA FIN D’UN RÊVE
Les délibérations du conseil municipal du 30 Janvier 2023 qui ont scellé l’avenir de la Villa Fal constituent une grande désillusion qui marque la démission de la municipalité à porter un projet culturel d’envergure.
Alors que nous proposions d’initier une nouvelle vague culturelle avec notre liste Biarritz Nouvelle Vague, on ne voit toujours rien venir d’ambitieux dans ce domaine si ce n’est un festival du film intitulé... Nouvelles Vagues (sic).
Notre projet visait à transformer la Villa Fal en “Villa Médicis” basque où créateurs, auteurs, scénaristes, vidéastes, photographes, chorégraphes... de renom auraient pu venir en résidence pour créer, enseigner et partager leur art.
L’architecture du bâtiment, le terrain végétalisé, l’emplacement premium... tout se prêtait à un grand projet autour de la création audiovisuelle ou de la danse, accompagné par la Ville, seule garante de la vocation et de la destinée du lieu.
Oui mais voilà, aujourd’hui on renonce à porter ce type de projet car il faut demander des autorisations d’urbanisme, nouer des partenariats, chercher un soutien du ministère de la culture... Cela consomme du temps, de l’énergie, et puis les grands projets sont soi-disant “passés de mode” à Biarritz.
Il est tellement plus simple de ne rien faire et de passer la main au privé, tout en laissant croire que la Ville y est pour quelque chose alors qu’elle perd le contrôle.
Même si on ne peut que souhaiter le meilleur pour ce site, on se doute que si les bureaux ne trouvent pas preneur dans le secteur de la mode, ils pourront être loués au tout-venant. Les propriétaires pourront toujours revendre en réalisant une belle plus-value sur ces 1300 m2 de bâti et 9000 m2 de terrain qui trouveront preneur pour autre chose. Un PLU peut évoluer.
Dans le contexte de crise économique et énergétique, les collectivités s’en-gagent dans la vente tous azimuts de leurs bijoux de famille. Nous n’aurons plus les moyens de récupérer de tels sites pour de futurs projets et les prix sont à l’évidence sous-évalués par rapport au marché. J’ai même parlé de braderie pour la Villa Fal dont le prix de 2 000 000 € auquel nous la cédons est inférieur au prix de certaines maisons individuelles de 200 m2 dans le secteur.
J’invite les Biarrots et mes collègues élus à prendre la mesure des décisions que nous prenons. Vendre quand on a les moyens de conserver et de moderniser un patrimoine ne constitue pas une gestion prévoyante de la Ville.
Guillaume BARUCQ
BIARRITZ EN A BESOIN
Nathalie Motsch, Sébastien Carrère
LA COULEUR DE LA SALLE DE BAIN
Sans aller jusqu’à « la couleur de la salle de bain » nous attendions autre chose que la présentation très sommaire du projet Aguilera, faite en réunion publique le 9 février. Deux ans après l’engagement de la procédure et à quelques mois de l’enquête publique, il est regrettable d’en être encore à ce stade de la réflexion.
Nous attendions des vues, des projections, permettant de saisir précisément ce que pourrait être le futur d’Aguilera : une présentation qui aurait sans doute provoqué des réactions et un débat sur le fond, mais qui aurait permis d’avancer. Au lieu de cela, nous avons eu la démonstration que la majorité municipale naviguait à vue sur ce projet majeur.
Voulant faire oublier les 3 scenarios d’octobre 2022, pour le coup précis mais surréalistes, la majorité présente cette fois-ci un projet très flou. Cela suscite bien des interrogations et des craintes et finalement, une déception générale. Je ne sais pas s’il s’agit d’une stratégie ou si le projet en est à ce niveau d’in-certitude, ce qui est tout aussi grave.
La rénovation des équipements sportifs est désormais affichée comme une volonté. Soit. Dans ce cas, pourquoi n’est-elle pas détaillée ? Par exemple, on a vu aucune localisation précise du futur bâtiment de l’USB.
Le stade de rugby est à l’étroit dans le périmètre désuet du bail emphytéotique. Il faudra un jour le moderniser, l’agrandir pour y ajouter de nouveaux espaces, repenser le stationnement des grands évènements sportifs, etc. Pour cela, il est essentiel de prévoir un emplacement réservé pour ne pas condamner cette évolution et revenir à la raison sur la localisation du centre de formation. Aucun mot à ce sujet.
Grand flou également sur le nombre de logements. Réaliser 300 logements n’a pas les mêmes conséquences que 200, en termes d’impact sur le fonction-nement du quartier, de choix de hauteurs et de densité qui en découlent, des réseaux d’assainissement à dimensionner, des accès, etc.
Pas plus de détails sur le coût et le financement des aménagements.
Aucune mention des orientations architecturales. Ce quartier devrait pourtant conserver une vraie identité et ne pas être la simple continuité de l’urbani-sation Angloye.
Ce n’est pas à l’Autorité environnementale, comme cela a été dit, ni à la Communauté d’agglomération de décider du contenu d’un tel projet.
C’est un choix qui doit revenir au Maire, au Conseil municipal et en définitive, aux Biarrots.
s.carrere@biarritz.fr
Sébastien CARRÈRE
BIARRITZ ENSEMBLE
Patrick Destizon
LA VILLA FAL ET LE CINÉMA LE ROYAL OU LA CULTURE SACRIFIÉE !
La majorité municipale a choisi parmi 3 candidats lors du conseil municipal du 3 mai 2021 la SAS Etoile Cinéma Développement Holding et autorisé le 24 septembre 2021 la signature d’un bail emphytéotique de 40 ans pour la gestion du cinéma Le Royal. Le loyer de 1200 €/an durant les 8 premières années est très faible mais était justifié par les 1 816 000 € HT de travaux que s’engageait à réaliser l’exploitant. Ensuite le loyer devait passer à 70 950 € plus une part variable au-delà des 100 000 spectateurs. Nous n’avions pas compris à l’époque l’urgence qu’il y avait à se défaire du dernier cinéma biarrot pour une période aussi longue au profit d’un opérateur inconnu régionalement. Le groupe lauréat étant une petite structure n’exploitant que 5 cinémas et développant par ailleurs 5 autres projets dans d’autres villes françaises ne présentait pas toutes les garanties de sécurité, ce que semble indiquer la récente cession d’un cinéma à Béthune. Cela fait bientôt deux ans et les travaux n’ont toujours pas commencé. La ville aurait déjà dû mettre en demeure Etoile Cinémas de respecter ses engagements en réalisant les travaux convenus contractuellement et sinon engager une procédure de résiliation du bail emphytéotique.
La ville dans le cadre d’un second appel à projets pour la villa FAL a finalement retenu lors du conseil municipal du 30 janvier 2023 la société SAS Parrou-Duboscq/Hemera parmi 4 candidats sélectionnés. Il s’agissait de donner une nouvelle destination à cette villa de 1045 m² bâtis, dont 595 m² en sous sol, sur une parcelle de 9 000 m². La villa FAL sera ainsi vendue 2 millions d’euros en vue de réaliser un espace de Coworking dédié à la mode et au design, le lauréat prévoyant 1 900 000 € de travaux de réhabilitation. Ce projet ne prévoit aucune extension nécessitant une modification d’urbanisme mais est aussi le moins ambitieux. Le projet porté par Argia Doyhamboure et Name Immobilier visant à créer un centre d’Art, une école supérieure de danse contemporaine et des logements temporaires, outre qu’il proposait 2,7 mil-lions d’euros à l’achat, présentait pour la ville un intérêt bien supérieur à un Coworking supplémentaire. L’argument de la défaillance du partenaire financier avancé par la maire en conseil municipal pour écarter le projet a depuis été démenti dans la presse locale par les intéressés. La culture et la valorisation du patrimoine ne sont décidemment pas les priorités de la majorité municipale.
Patrick DESTIZON
EUSKAL HERRIAN VERT ET SOLIDAIRE TALDEA
Lysiann Brao, Brice Morin
LETTRE D’AMOUR
Il n’est pas courant d’utiliser le magazine municipal pour déclarer son amour, et pourtant nous n’avons pas trouvé meilleur lieu pour le faire.
Depuis le début du mandat, le flou est distillé dans le discours de la majorité pour qualifier le service public.
S’il faut faire taire certaines questions, il est mis en avant comme un service sacrificiel à qui il ne faut pas plus demander. Quand il s’agit de se délaisser de certaines charges ou activités, il est dépeint comme inefficace et trop coûteux.
Il n’est qu’un outil utilisé au gré des campagnes de communication de l’équipe en place.
De nombreuse fois pendant le mandat, la majorité a porté le message que vendre des biens publics à des acteurs privés, allaient amener le même service à la population, mais c’est FAUX. Quand on vend un bien à un acteur privé, la notion même de service public disparait. L’acquéreur du bien le fait dans son propre intérêt et s’il ne converge pas avec celui de l’intérêt général et bien tant pis. À chacun son rôle.
La villa Fal en est un bel exemple.
Reprenant les termes employés dans les media pour parler du projet, il servira à la création d’ « un espace de coworking dédié aux start-up de la mode et du design. »
Nous ne mettons pas en cause le souhait de l’acquéreur, mais son intérêt est avant tout économique. Une fois la villa acquise, il n’est lié par aucune obli-gation de développement d’une politique publique. Et c’est normal puisque le bien lui appartient. Il peut en faire ce que bon lui semble. S’il ne trouve pas d’entrepreneurs de la branche mode ou design et bien il ira en démarcher d’autres pour s’assurer de la rentabilité de son projet. Et si rien ne fonctionne, pourquoi ne pas tout modifier et y faire des logements de luxe ? Il en a le droit.
Et c’est bien là que réside toute la différence entre service public et acteur privé non lié par une obligation de service public. Ce n’est pas et ne sera jamais la même chose.
Une commune, soutenu par l’agglomération peut tout à fait décider de porter un projet pour développer une filière économique sur son territoire. Notre territoire est rempli d’exemples où le service public vient au soutien d’un secteur économique via des technopoles comme Izarbel ou Arkinova.
Le service public investit pour l’intérêt de tous, il prend des risques pour amorcer des projets économiques, souvent non rentables au début. Ce n’est pas le cas du projet de la villa Fal.
C’est cela le service public, et c’est pour cela que nous l’aimons.
Lysiann BRAO
CONSEILLERS INDÉPENDANTS
LA BRADERIE CONTINUE
Quelle brillante idée a pu amener la majorité municipale à voter le déclassement du domaine public de la villa Fal ainsi que sa vente pour y réaliser des bureaux ? Ce ne sont pourtant pas des idées qui manquent pour imaginer l’implantation de services publics ou d’intérêt général sur notre territoire pour les Biarrots. Je l’avais déjà suggéré en septembre 2021.
Depuis des mois, la majorité municipale nous affirme être en recherche de ter-rain pour l’implantation du CCAS. La villa Fal aurait été une belle proposition : facile d’accès, transports en commun à proximité et hors du centre-ville. Nous aurions pu aussi faire ce que doit faire une municipalité vigilante : anticiper l’avenir et notamment l’agrandissement du collège, en collaboration avec le département. Les collégiens sont déjà à l’étroit et les préfabriqués installés en lieu et place de dignes classes auraient pu disparaître.
Encore une autre idée : des logements, nous manquons cruellement de loge-ments sociaux alors pourquoi ne pas profiter de ce bâtiment dont nous avons la propriété pour y réaliser quelques logements ? Plusieurs projets présentés lors des innombrables appels à candidatures proposaient la réalisation de logement. Preuve que le bâtiment pouvait être adapté à cet usage.
Certes une rénovation coûte cher. Mais alors à quoi bon servent les 2,1 mil-lions € de la revente de l’auberge de jeunesse ? Des locaux de l’ancienne Police municipale ? Les travaux sont estimés par les acquéreurs à 1,9 million d’euros, c’est une somme ! Somme qui correspond exactement aux recettes supplé-mentaires apportées annuellement par l’augmentation de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Où part cet argent ? Comment est-il fléché ?
Aux vues de cette décision les Biarrots pourraient penser que rien n’est fait pour eux et je crains qu’ils aient raison.
Dernier élément et non des moindres, le déclassement du domaine public ampute sérieusement la capacité d’engagement de la ville dans des projets d’avenir. En effet, se dessaisir de foncier bâti c’est diminuer sa capacité à emprunter auprès des établissements bancaires. Ce patrimoine immobilier est notre trésor pour les générations à venir et notre capacité à nous engager pleinement à hauteur des ambitions dont Biarritz à besoin.
C’est donc pour l’équivalent de 80 euros par Biarrot que nous cédons le bien à une société qui après 1,9 million € de travaux aura en sa possession plus de 1 000 m² rénovés sur 1 hectare.
Jean-Baptiste DUSSAUSSOIS-LARRALDE
L’AMBLYOPIE BIARROTE
Après la vente de l’auberge de jeunesse,
Après l'échec prévisible du projet Ibiza au salon Diane porté par des connaissances de la maire,
Après le choix du candidat le moins solide pour le cinéma Le Royal et l'absence des travaux qui devaient y être livrés en décembre 2022,
Après la gabegie des barrières du centre-ville,
Après la vente d’un bout de terrain d’un monument classé historique à un privé, à un prix bradé,
Après l'indécente subvention de 2500 € votée pour le Gala de la Grande-Duchesse du Luxembourg,
Après l’abandon du projet de rénovation du stade Aguilera (promesse de campagne de la maire),
Après le voyage de jumelage avec Santa Cruz, pour lequel les factures demandées n'ont jamais été communiquées,
Nous voici maintenant témoins impuissants de la vente inouïe d’un patrimoine biarrot de 1200 m2, la villa Fal, pour un prix de 2 000 000 € soit 1 666 € le m2 ! La belle aubaine pour l'acquéreur, préféré à un vrai projet culturel autour de la Danse et de la Culture et à propos duquel la maire a, de manière mensongère, argué le désistement de l'associé financier, tel que dénoncé avec véhémence dans la presse locale par la Société Name, porteuse du projet.
Ce discrédit jeté à tort sur la réputation de cette société pourrait exposer de fait la Ville à un recours judiciaire.
Le choix de la majorité s’est porté sur un marchand de biens, tel qu'il se définit lui-même dans son Kbis, en écrivant : «Achat de biens immobiliers en vue de leur revente».
Tout cela maquillé en projet de Mode et de Design, mais il s'agit en réalité d'un espace de coworking, sans aucune ambition culturelle et sans rayonnement international tels qu'exigés dans l'appel d'offres, et à 500 mètres du Connecteur pourtant pas occupé à 100%.
1,9 million € de travaux afin de restaurer le bâtiment ! En conservant ce joyau, une ville comme Biarritz aurait largement eu intérêt et les moyens de les financer, afin de l’exploiter ou le faire exploiter, tout en conservant ses garanties d’emprunts futurs.
L’avenir de Biarritz, quel est-il ?
L’abandon de notre culture sportive d’une légende de 110 ans ?
L’abandon de patrimoines qu’on aurait pu sauver, cédant à la spéculation sans une vision culturelle ?
La transformation d’un quartier sportif dans le flou d’une promotion chimère ?
Cette majorité municipale a déchiré le tissu social biarrot, avec des décisions dépourvues de sens, des candidats approximatifs presque collaboratifs, et un mépris affiché.
L’histoire de notre ville s’écrit désormais sans vision en perdant son âme
Corine MARTINEAU
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BIARRITZ NOUVELLE VAGUE
Guillaume Barucq
TENIR LE CAP
Chères Biarrotes, chers Biarrots,
Tous mes vœux de santé, bonheur et réussite dans vos projets pour cette nouvelle année.
Cette année 2023 marquera la moitié du mandat que vous nous avez confié aux élections municipales de 2020 pour vous représenter.
Ce sera le moment de faire un bilan et d’esquisser une projection pour la deuxième moitié de la mandature et au-delà.
Le temps est si vite passé mais nous avons déjà traversé bien des tempêtes : sanitaire, énergétique, financière…
Face à ces aléas, il est plus que jamais nécessaire de garder le cap de nos convictions et de nos ambitions.
Même si les budgets de la ville et de ses structures satellites s’en trouvent impac-tés, une gestion saine et volontariste doit permettre de continuer d’avancer.
Le pire n’est jamais sûr mais quand j’annonçais au milieu du mandat précédent la possibilité de se retrouver dans une telle conjoncture, on avait tôt fait de me qualifier d’oiseau de mauvais augure.
Et pourtant, gouverner c’est prévoir et nous aurions dû anticiper les difficultés financières qui nous acculent aujourd’hui avec l’Hôtel du Palais ou qui nous font patiner sur le projet sportif du plateau Aguilera.
Avec des prix immobiliers toujours extrêmement élevés et des taux d’intérêts à la hausse, le logement sur le marché libre est devenu inaccessible aux classes moyennes et à nos jeunes sur notre ville. Face à cette priorité absolue, on ne peut que déplorer l’inefficience des mesurettes mises en place pour y remédier.
2023 doit être l’année d’un grand sursaut politique pour reprendre notre destin entre nos mains.
On ne peut accepter que tout soit compliqué pour la nouvelle génération qui peine à se loger, à boucler les fins de mois ou encore à trouver une place en crèche. Il nous faut tenir le cap vers nos idéaux de justice sociale et intergénérationnelle.
Même si nous avons appris avec stupéfaction au dernier conseil municipal que les grands projets étaient « démodés », il est encore temps de retrouver cette ambition culturelle, environnementale et sociale qui fait l’ADN de Biarritz. Et de rappeler que les grands projets, quand ils sont pertinents et bien calibrés, rapportent à la ville et à nos concitoyens avant de coûter.
Vous pouvez compter sur une opposition municipale constructive, remontée et mobilisée pour porter vos attentes au sein du conseil municipal.
Excellente année chères Biarrotes, chers Biarrots, et voyons loin pour Biarritz !
Guillaume BARUCQ
BIARRITZ EN A BESOIN
Nathalie Motsch, Sébastien Carrère
MAIS OÙ EST LA NAVETTE ?
« C’est bien cela qu’attendent les Biarrots : du concret ». Extrait du rapport d’orientations budgétaires présenté par la majorité et débattu en séance du Conseil municipal le 12 décembre 2022.
Le temps viendra de dresser un bilan à mi-parcours du mandat et de constater à quel point cette expression reflète bien la situation. Les projets, petits ou grands, s’enlisent. Et effectivement, oui, les Biarrots attendent. Qu’en est-il alors de la gestion de la Ville au quotidien, que la majorité présente comme le fer de lance de son action ? C’est malheureusement aussi une source de déception.
On peut l’illustrer par la gestion déclinante des navettes gratuites.
Mises en place il y a une dizaine d’années, elles étaient devenues un mode de déplacement plébiscité. Outre les services aux usagers que rendent au quoti-dien ces petits bus électriques, les navettes permettent de limiter le recours à l’automobile dans le centre-ville et ont donc une dimension environnementale. Les transports collectifs sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Les navettes présentent en plus une facilité pour les personnes ne se sentant pas à l’aise dans les bus classiques, et évidemment, sont gratuites. Dimension sociale donc. Plusieurs conditions doivent être réunies pour que ce service soit à la hauteur des attentes, en particulier la pertinence des lignes et une bonne fréquence de desserte.
Or, celle-ci s’est fortement dégradée. De 20 minutes, le temps d’attente est passé à 30 minutes et, depuis quelques mois, à une heure.
C’est une régression. Pour de nombreuses personnes, ceci a eu un effet dis-suasif et elles ont renoncé à leurs habitudes de déplacements. C’est le cas de personnes à mobilité réduite qui ont besoin de la navette pour se rendre au centre-ville, par exemple.
On ne peut pas se contenter de l’argument donné en Conseil municipal, à savoir les difficultés de recrutement de chauffeurs. Comment expliquer, dans ce cas, le maintien d’un temps d’attente moyen de 20 minutes pour les 3 navettes de Bayonne ? Cette différence de traitement n’est pas acceptable.
Les horaires ont été décidés au niveau du Syndicat des Mobilités. Les élus en responsabilité qui siègent dans les instances intercommunales peuvent certes viser l’intérêt communautaire, mais ils doivent en priorité défendre les intérêts des Biarrots, et y mettre les moyens nécessaires.
Bonne et heureuse année à vous. s.carrere@biarritz.fr
Sébastien CARRÈRE
BIARRITZ ENSEMBLE
Patrick Destizon
DES ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES SANS AMBITIONS !
Le 12 décembre, le conseil municipal a examiné le rapport d’orientations budgétaires pour 2023, en fait un soporifique rapport fleuve de 356 pages bourré de généralités, de lieux communs et de répétitions. La quantité n’aura pas suffi à masquer la médiocre qualité du rapport, la plupart des propositions présentées n’étant que la poursuite des actions des majorités passées. Rien de neuf dans ce rapport sans imagination.
Pour ce qui est des écoles, le pôle éducatif des Thermes Salins (0-11 ans) a été réalisé par l’ancienne majorité, la rénovation de l’école Victor-Duruy était bouclée à mon départ et celle de l’école du Braou était prévue dans le plan pluriannuel d’investissement de 2019.
Côté sécurité, l’installation des caméras que nous avions amorcée se poursuit, le CLSPD créé par Louis Vial est relancé, etc.
Quasiment rien de nouveau non plus pour le commerce et l’artisanat, le tourisme, l’action sociale, la qualité des eaux de baignade ou le logement avec moins de 100 logements sociaux en trois ans dont la majorité lancée durant le précédent mandat.
Pour le sport, la construction d’un nouveau bâtiment pour l’USB que nous avions prévue a été stoppée, le projet de modernisation du stade d’Aguiléra est à l’arrêt et la construction d’un centre de formation sportif à l’hippodrome des fleurs rejetée par le rugby professionnel. Seulement 10 kms de chaussée (sur 145 kms) et 15 kms de trottoirs (sur 280 kms) ont été refaits entre 2020 et 2022, soit pas plus qu’auparavant, pour un engagement pourtant présenté comme prioritaire. La reprise du confortement des falaises est annoncée mais sans la subvention du FEDER reste très hypothétique.
Pour la culture, là aussi, ce n’est que la poursuite de l’existant (festivals, etc.) et aucune grande exposition à l’Espace Bellevue n’est plus programmée. Pas un mot non plus sur le cinéma Le Royal que la majorité a confié à un exploitant privé pour 40 ans en échange de la réalisation de travaux de modernisation qui devait débuter en octobre et qui n’ont pas commencé. La société qui vient de vendre un cinéma à Béthune serait-elle défaillante ?
Par contre 44 pages du rapport sont consacrés à la communication, seule véritable priorité semble-t-il de cette majorité (568 000 € en 2023).
Interpellée, la maire a trouvé « démodé » de critiquer « l’absence de grands projets ». Finalement, là, tout est dit !
À l’occasion de cette nouvelle année, je vous présente, chers Biarrots, mes vœux les plus chaleureux.
Patrick DESTIZON
EUSKAL HERRIAN VERT ET SOLIDAIRE TALDEA
Lysiann Brao, Brice Morin
MILESKER JAKES
« Notre Pays Basque a perdu un homme d'exception, un guide, un vision-naire, un constructeur.
Ces mots ne sont pas de moi mais pourraient très bien s'appliquer à Jakes Abeberry.
Ces mots, il me les avait dictés pour son avant-dernier éditorial d'Enbata. Il rendait hommage à Mixel Berhokoirigoin, le paysan-syndicaliste, l'artisan de paix, l'ami.
En octobre 49, à Biarritz on chantait et on dansait basque, mais on l'enten-dait beaucoup moins parler. Et au lendemain du crash de l'avion qui menait Marcel Cerdan à New York, Jakes eut une révélation de la situation tragique du Pays Basque. 5 bergers basques avaient également péri dans ce crash. On n'en parlait guère. Mais ils symbolisaient le drame d'un pays qui était en train de se vider de sa jeunesse. Jakes devenait alors abertzale.
À partir de 1991 et pour 18 ans il fut deuxième adjoint au maire de Biarritz, délégué à la culture puis plus tard aux grands travaux.
Pour le monde abertzale et tout particulièrement pour sa famille politique de Biarritz Autrement, tel le phare de Biarritz, il était notre guide. D'une intelligence lumineuse jusqu'au dernier souffle. Son avis était attendu, écouté, parfois redouté et évidemment souvent contesté.
À son arrivée « aux affaires » comme il le disait, certains imaginaient qu'il n'y aurait désormais plus que txistu et fandango. Mais la première surprise pour les Biarrots fut de découvrir le premier Temps d'Aimer les Arts, qui devint plus tard le Temps d'Aimer la Danse.
Dès le départ, il créa Biarritz Culture. Mais au-delà son activité intense, Jakes était en relation avec tout le tissu culturel biarrot.
Il était à l'écoute de tous, attentif à la plus modeste des associations.
Jakes respirait Biarritz, vivait Biarritz, il portait en lui son histoire et ima-ginait son avenir.
Évidemment, son action et celle de ses colistiers abertzale se porta naturel-lement vers le monde culturel basque et en tout premier lieu la défense de l'euskara, Ikastola, Ohakoa, AEK, signalisation bilingue, bureau de la langue basque, fonds basques de la médiathèque...
Jakes était passionné de politique, de politique basque en premier.
Et le 2 372ème édito d'Enbata, son dernier, s'adressait à la jeunesse : à 92 ans Jakes comprend et soutient encore leur radicalité.
Mais prévient : pour vaincre, il nous faut convaincre. Et respecter l'autre.
Le respect de l'adversaire politique, il y tenait. L'attaque visant les idées, non les personnes. »
Extraits du discours prononcé par Aña-Mari Grenié lors de ses obsèques le 05/12/2022.
Brice MORIN
CONSEILLERS INDÉPENDANTS
DÉSORIENTATIONS BUDGÉTAIRES
Le dernier conseil municipal de 2022 nous a appris qu’il fallait deux heures et demie pour lire 331 pages ! Un exercice pénible pour les Biarrots qui comme nous l’avons souligné ne peuvent pas s’y retrouver quant à la direction que prend leur ville. Il était donc de notre devoir d’élu d’analyser le document en 5 jours (date de réception de l’ordre du jour avant la séance du conseil muni-cipal). Malheureusement, de ces centaines de pages nous ne pouvons tirer aucune conclusion quant aux projets qui seront menés. Manque de travail sur le document ou bien absence de projets ? Une réponse nous a été donné par la Maire, je cite : « Le grand projet du quotidien ». En voilà une ambition qui permettra surement à Biarritz de garder de sa splendeur !
Vous connaissez ma capacité à reconnaitre les réussites et actions favorables à notre ville, la rénovation des écoles est une, les engagements en matière de transparence des subventions versées aux associations en est une autre et le résultat devrait être visible en 2023. Cependant, il y a un écart incompréhen-sible entre les paroles et les actes. En effet, on nous saupoudre de protection du patrimoine d’un côté et nous revendons un bout de terrain de la chapelle impériale à un particulier, on nous régale de protection architecturale et on valide un permis de construction d’une extension sur la maison rouge (bâtiment classé), on nous bénit de soutien au sport et on laisse des associations et clubs mourir, on nous promet un plan arbre et le jardin public est toujours si peu attractif. Enfin, on nous parle de restrictions budgétaires et on nous propose de mettre en place des jumelages avec des villes d’Argentine, du Brésil et de Chine et ce malgré nos oppositions quand il a fallu valider à posteriori des dépenses pour le déplacement de conseils municipaux à Santa Cruz (Californie) dans le cadre d’un jumelage. Montant des dépenses qui ne nous a pas été communiqué !
Bref, une vision claire des objectifs à atteindre permettrait nous seulement de concentrer les efforts municipaux mais aussi de clarifier les priorités pour les Biarrots. Car en tant qu’élus nous sommes comptables auprès des Biarrots des décisions et de leurs conséquences. C’est donc de la clarté, du pragmatisme et de l’ambition que je souhaite pour Biarritz pour 2023.
Jean-Baptiste DUSSAUSSOIS-LARRALDE
CONGÉDIÉS COMME DES LAQUAIS !
Que penser du comportement de la maire et de sa majorité, lors du conseil municipal du 12 décembre où aucun hommage à un homme ayant compté dans l’histoire de Biarritz, Jakes Abeberry disparu quelques jours plus tôt, ne fut rendu ? Rien d’étonnant, ce n’est pas le premier à subir le balayage de la main de tous ceux qui ont œuvré pour Biarritz et ont construit son image.
Danseur et dirigeant des Ballets Oldarra, architecte de la danse à Biarritz, fondateur de Biarritz Culture ainsi que du festival du Temps d’Aimer et des Ballets Malandain, entre autres, il fut un grand défenseur de l’identité et de la culture basques, œuvrant toute sa vie pour la préservation et la protec-tion de celles-ci. Il a été congédié de Biarritz Culture en 2021 « comme un laquais » – ce sont ses mots – par la maire actuelle, comme si le passé ne pouvait servir au présent.
Mais ce n’est pas le seul. Depuis bientôt trois ans les laquais se succèdent : c’est le directeur des golfs de Biarritz, Monsieur Rousseau, qui fut remercié à deux ans de la retraite au bout de vingt-quatre ans de bons et loyaux services au profit d'un directeur qui démissionnera un an plus tard…
C’est Paul Azoulay, qui a œuvré pour Biarritz pendant des décennies, en tant que Président de l'Union Commerciale et Président des Amis du BO, dans l'Éducation ( ce qui lui valut d'être honoré des Palmes Académiques ), dans la Culture avec une multitude d’ouvrages sur le Pays Basque – la maire assistait à ses conférences au premier rang -, et fut contraint de s’exiler à Anglet afin de recevoir la médaille des Arts et des Lettres des mains de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, la mairie de notre ville n’ayant pas souhaité mettre une salle à disposition.
C’est Serge Blanco, un des plus grands joueurs de rugby de tous les temps, qui n’a pas pu se présenter à la présidence du rugby amateur, contré par la maire avec la complicité des « galactiques », ces joueurs que Serge Blanco avait sélectionnés lui-même pour le BO.
Vous me direz, on n’est jamais trahi que par les siens.
Afin de pouvoir participer aux élections de la Fédération Française de Rugby, il a été forcé cette année de prendre sa licence à Bidart… rendez-vous compte !
Une succession de mises au rebus, parmi d’autres, alors que ce serait tellement indispensable de s’appuyer sur des personnages qui ont fait de Biarritz une ville qui allie à la fois l’histoire, l’authenticité et le patrimoine, plutôt que de les congédier comme des laquais.
Un triste constat pour quelqu’un qui s’est servi de son patronyme afin d’ac-céder au pouvoir. Pour en faire quoi ? Dans tous les cas, pas pour rester dans l’Histoire !
Corine MARTINEAU
Dernière mise à jour le 17 février 2023